HAÏKAÏS D'UN PROPRE INSTANT
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Elle n’a plus envie
D’un décor en double fond
De battre des cils.
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Comme tu m’étonnes
Un couteau dans le cœur
J’écoute le soir.
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Sans quoi toi et moi
Nous marchions côte à côte
Le regard ensemble.
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Le haut des bas
J'en suis fou, je suis fou
De bas en haut.
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Alors à l’arrière
Les joues coupées par le vent
Ca a tout d’une danse.
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Couleurs, couleurs
Elles crient aux passantes
Un chant orange.
*
Enfance il pense
A la vie, à la mort;
Adulte il dort.
*
La Ciota
Pierre de sable, sable de pierre
Pierre de sable, sable de pierre
Mémoire d’enfant.
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Au milieu de tout
Elle se tient accroupie
Au milieu de rien.
*
Le droit à l’erreur
Je le sens, je me le sens
D’humaine envergure.
*
J’habite ta page
Au creux des mots du monde
J’habille ta page.
*
Un verre d’eau plate
Je t’y bois à travers
Tu seras claire.
*
J’aime bien ton histoire
Le noir se broie dans le soir
Toi, tu t’illumines.
*
Ame en suspens
Les pensées grondent, arrivent
Le temps s’étend.
*
Arrive d’en haut;
En bas du bâtiment,
La vie s’emploie.
*
-- Je ne suis pour toi
Qu’une page seule de ton histoire.
-- La plus importante.
*
Je ne me sens bien,
Serein que sur un terrain
Un ballon au pied.
*
A part entière
Un corps s’anime, s’enivre
Devant, derrière.
*
Ici tout va bien,
J’écris une lettre au hasard,
Je saigne encore.
*
De ville en ville
Le silence se dérange
Pour rien, pour toi.
*
Je tue tes frères
« Oh qu’elle est belle la guerre! »
Tu tue les miens.
*
De haut en bas
Tu t’allonges, te débats
De bas en haut.