Tu avais gravi la montagne mon coeur
Poupée de mon adolescence
Y laissant ta banière
Des émotions d’hiver
Et le goût trop amer
De te laisser quitter,
Pour disparaître.
Rappelons la rencontre
A la sortie du lycée
Tu as suivi mon côté
Je me suis arrêté
Puis nous sommes allés
A la place Jacques-Amyot
Là, assis sur les livres
Où la première page s’est écrite.
Arrivées les fêtes
Tu m’as fait perdre la tête
Non averti
Je suis resté au tapis
Visité Nantes,
Néante.
Le baccalauréat passé
Pour de bon séparés
Pas un mot échangé,
Il faut tout oublier.
De l’autre côté de l’Atlantique
Je suis allé me perdre
J’ai cassé ma gouverne
Et plongé ma tête dans l’eau,
Tiède.
Avec l’été est arrivée ta lettre
Tu me disais «je regrette…»
Tes profondes excuses
Je n’étais pas fâché;
Et, le long séjour terminé
J’ai fini par rentrer.
Un an et demi passés
Depuis notre dernier baiser
C’était l’heure des retrouvailles
A la gare Montparnasse
Et, sur la butte
Nos coeurs sacrés se sont ouverts
Les secrets religieusement échangés,
Tout était clair.
On s’est remis ensemble mais,
Sur les bords de la Seine
Tu as exprimé tes peines
J’ai été très touché
Et je voulais t’aider,
Après tout je t’aimais.
Pourtant, l’histoire s’est répétée
Tu ne m’as plus rappelé
Encore abandonné,
Je n’ai plus rien compris.
Nous sommes restés amis
Je t’ai revue à Paris
Qui m’a contaminé, et trop seul
Je me suis contenté
De nos intermintences.
Loin aujourd’hui
Et à chacun nos vies
Nous savons qui nous sommes
Partageant nos humeurs
Mauvaises et bonnes.
Nous aurions tourné la page
Sur notre belle époque
Mais cette page rassure-toi
Est restée collée à la première,
Coquette, à ta pensée je me rallie.
